mercredi 21 novembre 2018

I invade you ? Takalirsa !


Voilà une enquête sur un thème original ! Qui ne connait pas ces petits Space Invaders qui décorent parfois les vitres des bureaux (en post-it) ou bien les murs des grandes villes ? Je me souviens m'être moi-même amusée en vacances à photographier des mosaïques dans le centre-ville de Montpellier !
Ainsi on suit l'artiste de rue dans sa fièvre créatrice qui le pousse, plusieurs nuits par semaine, à "libérer l'art des musées", mais aussi les fans du jeu qui partent à leur recherche à travers Paris afin de les flasher et gagner des points dans le classement. Le jeune Yalim, geek à ses heures, pirate même l'appli afin d'en créer une version personnalisée en vue de séduire la fille du lycée qui l'attire : il met en place, pour elle, des circuits dans la capitale, assortissant chaque "petit monstre en mosaïque" scanné d'un message personnalisé la guidant vers le suivant.

L'enquête menée par l'équipe du 36 quai des Orfèvres est plus classique, même si Lila la "simple sixième de groupe" (la dernière arrivée et donc la moins expérimentée) est attachante. C'est elle qui fera le lien entre les crimes et les Space Invaders. Indices, audition des témoins, recherches informatiques : rien de bien captivant, alors heureusement que le récit alterne avec d'autres points de vue. Le texte est également parsemé de mauvais jeux de mots dont on se serait passé (la documentaliste du lycée qui s'appelle Mlle Markhpaaj, le médecin légiste qui lance : "Ses pompes ne sont pas funèbres", l'adolescent qui prend pour pseudo Yalimonade, etc.).
Dans les derniers chapitres l'action s'accélère, l'intrigue devient prévisible mais le coupable reste une surprise. Un ensemble agréable à lire !

lundi 2 juillet 2018

Questions-réponses - Radio Gué Mozot

Sarah Turoche s'est prêtée au jeu des questions-réponses au sujet d'I invade you pour la Radio associative Gué Mozot... Pour en savoir un peu plus sur la création du roman...


mercredi 6 juin 2018

une critique de la Position des Tireurs couchés par Sagweste...

pour son blog Sagweste in librio


La découverte de cet auteur pour moi a fonctionné. Son récit est à la fois rapide et assez technique.

Zlatan est sniper au sein de des services français. Un travail qui nécessite de connaitre son corps sur le bout de ses terminaisons nerveuses, de prendre en compte énormément de paramètres techniques avant d'appuyer sur la détente.... en une seule et unique balle, il fait mouche.

Le début de ce roman nous fait vivre une scène où l'on apprend de suite quelle force mentale il lui faut pour être ce sniper particulièrement doué.
Mais un meurtre va être commis qui va le plonger tête la première dans les réminiscences de son passé aux temps des déchirements serbo-croates. Tout s'opère entre maintenant et avant, les chapitres s'intercalent, la folie meurtrière se déchaine, l'auteur nous invite à vivre sous extrême tension tout en distillant des éléments de réponses et de compréhension.
Zlatan est attachant et bien qu'il essaie de pointer les faits importants, on le sent pris dans l'incertitude et certains regrets.

Le seul bémol sont les termes très techniques employés pour commenter les armes, à la limite du documentaire.

Hormis cela, je me suis régalée à la lecture de ce policier très emmené. Un auteur dont je lirai d'autres écrits.

Enjoy!

Note de l'auteur : Et il vient de ressortir en numérique :-)


mercredi 30 mai 2018

La position des tireurs couchés - version numérique 2.0

Disponible sur le site du géant américain, cette nouvelle version serait plutôt une "ancienne version". En effet, ayant récupéré mes droits sur cet ouvrage publié en mai 2016 aux éditions Fleur Sauvage, j'ai choisi de rétablir la mise en page un peu spéciale du manuscrit original, ainsi que sa fin dont l'éditeur n'avait pas voulu.
Pour ceux qui n'auraient pas pu le découvrir en version papier...


Coup de coeur de Jacques, responsable polar à la FNAC Velizy : "Parfaite, efficace et superbement calée, cette histoire capte son lecteur comme le viseur optique d'un fusil de précision. La tension est presque constante du début à la fin, des inconnus tombent et Zlatan cherche à comprendre les cibles de son histoire. Une petite réussite qui se lit d'une traite et en apnée..."

Marco pour Polars Pourpres: "« Un bon polar est vite écrit, vite lu, vite oublié ». Pour une fois, ayons l’immodestie de contester la parole de l’un des pionniers du roman noir français : ce roman a peut-être été vite écrit, il est effectivement rapide à lire, mais ses qualités empêchent toute amnésie immédiate à son sujet."

L'avis du Corbac pour Unwalkers : "ce détachement, cette absence d’empathie de la part de son « héros  » qui, tel une balle, trace sa route sans s’encombrer de menues pensées ou conciliabules internes. La position des Tireurs Couchés elle est comme lui: efficace, sans chichis ni détours…Droit au but. Et pan entre les deux yeux !

lundi 23 avril 2018

Une critique de I invade you...



Encore un roman qui me faisait de l'oeil et que j'ai trouvé sur la table de nouveautés de ma médiathèque (décidément J'AIME ma médiathèque !!)
A la fois roman policier et histoire d'amour, I invade you nous plonge au coeur de Paris. Au début, différents chapitres permettent de présenter des personnages qui ne se connaissent pas. Au fil du récit, ils vont se rencontrer et apprendre à se connaître. Il y a Esther, lycéenne, dont le petit-ami vient de la quitter. Elle est dévastée et sèche le lycée, déambulant sans but dans les rues de la capitale pendant des semaines. Au passage, elle flashe les Space Invaders qui ont envahis la ville. Grâce à l'appli que lui a fait connaître son ex-petit-ami, Flash Invaders, elle tente d'oublier sa détresse. Yalim est lycéen dans le même bahut qu'Esther. Il l'a croisée par hasard et son air triste l'a marqué. Petit-à-petit il tombe amoureux d'elle. Pourtant elle ne le connaît pas. Mais il remarque qu'elle traque les Space Invaders. Alors avec ses pouvoirs de hackers, il modifie l'appli pour lui envoyer des messages personnalisés. Parallèlement, le lecteur suit Lila, lieutenant de police débutante. Un premier puis un second meurtre ont lieu dans les rues parisiennes, juste sous des Space Invaders. Grâce à son enquête, le lecteur entrera dans les coulisses des créations de l'artiste. 
J'ai beaucoup aimé ce roman ! J'ai eu un peu de mal à accrocher au début, ne voyant pas le lien entre les personnages. Mais dès qu'on comprend ce qui les lie, on est happé par l'histoire. Le côté roman policier amène du suspens, je n'avais d'ailleurs pas du tout deviné comment ça allait se terminer. L'histoire d'amour est belle mais un peu trop romancée je trouve. Ce qui m'a vraiment plu c'est tout le côté artistique avec l'immersion dans le monde des Space Invaders. J'ai appris énormément de choses, je connaissais l'artiste et ses oeuvres mais je n'avais pas du tout compris que TOUS les Space Invaders du monde entier sont du même artiste. Par exemple j'en ai photographié à Nantes mais je ne savais pas que ces oeuvres étaient de cet artiste. De même je ne savais pas du tout qu'il y avait une appli pour les flasher... Sûr que je vais les voir différemment et peut-être télécharger cette appli !
Un super roman qui touche à beaucoup de thème et qui nous fait voyager ! J'adore !

vendredi 20 avril 2018

Une critique du Jeu de l'Assassin...

...sur le blog de Fattorius


Nils Barrellon – Jack l'Eventreur est de retour, et il n'est pas content. Il sévit à Paris, son surin à la main... et Nils Kuhn mène l'enquête dans "Le jeu de l'assassin", roman policier de Nils Barrellon. Forcément, les cadavres se succèdent: ce sont des femmes de couleur vivant à l'est de la Butte Montmartre. Et cerner le coupable ne sera pas facile: les indices sont rares.


Le style paraît un peu sage au début, pour narrer par exemple cette scène d'ouverture certes originale et cocasse où l'on voit Nils Kuhn interpeller une voisine qui fait faire ses besoins à son chien. Nils Kuhn? C'est un commissaire qui aime boire son coup dans le Quartier Latin et qui a de l'humour, ce qui le rend sympathique et attachant. Même si c'est surtout son propre humour qu'il apprécie! Au fil des pages, les mots deviennent plus vigoureux, et l'auteur s'autorise quelques termes techniques, dûment expliqués en note, pour la touche de réalisme. Réalisme également dans la recréation du fonctionnement de la police parisienne, celle qui occupe encore le 36, Quai des Orfèvres.

On a déjà pas mal vu Jack l'Eventreur dans le monde des lettres qui font frissonner, certes. L'auteur rend du reste hommage à l'abondante littérature qui existe au sujet de ce personnage historique mystérieux, en citant les lectures d'un personnage qui n'est pas au-dessus de tout soupçon. C'est dans l'intelligence de la transposition des crimes sanglants de Londres que réside tout l'intérêt du "Jeu de l'assassin": le lecteur est plongé dans ce qui pourrait être le pendant parisien de Whitechapel, les filles tuées sont dans la misère, parfois prostituées occasionnelles, et bien sûr, le modus operandi est savamment reproduit. Il y a aussi de quoi se délecter au fil des fausses pistes qui se succèdent, toujours instructives mais insuffisantes: les enquêtes de voisinage ne donnent pas grand-chose, l'épluchage des factures de téléphone s'avère hasardeux... 

L'auteur recrée aussi toute la pression qui peut peser sur les épaules d'un policier, dès lors que la presse s'en mêle. Cela, sans oublier la hiérarchie, qui veut des résultats. Face à une adversité protéiforme, face à des coups qui viennent parfois de son propre camp, voire d'on ne sait où, Nils Kuhn fait preuve d'une pugnacité qu'on admire pour défendre son intime conviction. On l'empêche de mener l'enquête? Il continue quand même, par d'autres moyens, en sous-main et en faisant jouer la camaraderie. L'auteur installe d'ailleurs autour de Nils Kuhn une équipe de collaborateurs aux profils bien tranchés: on aime particulièrement le gars qui surjoue l'argot du 9-3. Mais l'auteur sait aussi installer le trouble autour d'un des personnages féminins qui gravitent autour de l'enquêteur.

Paris, la police, les personnages et les dialogues: tout est recréé avec réalisme et minutie, et l'humour ne saurait manquer à ce roman – où l'on repère un clin d'œil classique aux "Tontons flingueurs" (p. 299). La temporalité est elle aussi reconstituée avec soin: nous sommes en 2011, au temps de la primaire de gauche en vue de l'élection présidentielle 2012. L'actualité est donnée par le biais du radio-réveil de Nils Kuhn, et il arrive qu'elle concoure à l'enquête: c'est davantage qu'un élément de décor.

"Le jeu de l'assassin" (un titre utilisé par plus d'un autre auteur, soit dit en passant) s'avère donc un polar captivant, tendu bien comme il faut, qui ne recule pas devant la violence brute. L'auteur a donné son propre prénom à son narrateur: peut-on en conclure qu'il a mis un peu de lui-même dans ce personnage, que Nils Kuhn est un peu Nils Barrellon? A méditer...

mercredi 18 avril 2018

Le lettre et le Peigne reçoit son premier prix...

C'est avec plaisir et fierté que je me suis vu remettre hier, à Romilly sur Andelle, le premier prix littéraire Romillois pour la lettre et le peigne... Le maire, tout joyeux, en a profité pour me faire citoyen d'honneur de sa ville ! La statue de 6 mètres de haut est en commande et devrait trôner au milieu de la place du village sous peu...



vendredi 30 mars 2018

I invade you, lauréat du prix Réal 2018 !

I invade you remporte le prix Réal 2018 remis par la Société des Gens de Lettres


 Un jury de dizaines de collégiens l'a élu meilleur roman pour les 11-14 ans ! Merci !

Ci-dessous, le vote des élèves de 3ème1 du collège de Kervihan à Rennes :-)






mardi 20 mars 2018

La critique de Nicolas Elie sur la lettre et le peigne...




« Les romans, c’est comme les chocolats », disait Forrest, « Tu sais jamais sur quoi tu vas tomber ». Je sais, j’extrapole un peu. Pas sûr qu’il causait des bouquins, mais il me fallait une introduction souriante. 

Sur la couv, il y a écrit « polar ». Bon. C’est pas ma cam préférée, mais j’avais promis à M’sieur Barrellon de lire un de ses livres. Alors j’ai lu celui-ci. J’ai pas vraiment changé d’avis, les polars, c’est définitivement pas mon truc, mais finalement, me suis-je forintériosé, que demande-je à un roman ? (Oui, quand je me forintériorise, je me pose des questions existentielles.) 

 Me prendre par la main (en tout bien tout honneur) et me faire faire un bout de chemin en sa compagnie (C’est ma réponse à ma forintériorisation). 

Quand j’ai commencé ma lecture, je me suis pensé « Merdasse, encore un roman où on va ressasser l’histoire de l’homme, dans tout ce qu’elle a de plus dégueu », mais non. C’est juste un prétexte, même si le prétexte en question est quand même bien présent. L’histoire se passe en partie en Allemagne, ce pays où les noms des rues sont quasiment imprononçables (sauf si t’es germano-pratiquant, forcément), et où dès que l’auteur te met des phrases dans la langue, tu te demandes pourquoi le monde entier ne parle pas français, sans parler des noms des institutions… C’est un bémol. Quand je lis un roman, devoir me référer fréquemment aux notes de bas de pages, ça me prend un peu la tête, parce que ça casse le rythme de lecture. Pas grave, mais il était nécessaire que je ne sois pas que dithyrambique. 

 Donc, ça se passe en Allemagne et en France (là, ça va, je comprends la langue), entre 1945, 1953, et 2012. Je sais, ça fait beaucoup de périodes différentes, avec le risque que l’auteur te perde entre deux frontières, et entre deux espace-temps. C’est pas le cas. Il m’a pas perdu, mais je me suis accroché de toutes les forces de mes petits bras. L’histoire est étonnante, parfaitement maîtrisée en termes d’intrigue, et à aucun moment, je n’ai pensé reposer le roman, comme ça m’arrive dans certains cas (je donne pas de noms). À noter la qualité de l’écriture du garçon. Jolie langue, mots choisis, du bon boulot d’écriveur. Tu vas suivre l’histoire d’une famille à travers les trois périodes dont je t’ai parlé, l’histoire de ces secrets qu’on souhaiterait parfois bien gardés pour que la vie ne blesse personne, l’histoire de ces gens qui ont sacrifié ce qu’ils avaient pour permettre à leurs enfants de grandir. Une histoire de quête aussi, celle qui nous envoie sur les traces de ce que nous sommes, sur les traces de ceux qui nous portent sur leurs épaules pour nous permettre de respirer, sur les traces de ceux qu’on a parfois oubliés, comme s’ils étaient trop loin de nous, comme si le temps avait le pouvoir d’effacer notre histoire. 

 Alors bien sûr, il y a des flics dedans, des flics qui enquêtent, des flics qui font leur boulot de flics. 

 Alors bien sûr qu’il y a des méchants aussi. Des vrais, sans remords, sans pitié, et sans cerveau pour quelques-uns. Puis des méchants comme ceux que tu vois parfois, ceux qui ne sont motivés que par le pouvoir, ceux qui marchent sur la tête des petits pour faire croire qu’ils marchent sur l’eau… 

 Et le Bien, dans tout ça, tu vas me demander… 

 Y en a pas. Les théories dont Nils Barrellon va te causer, ce sont les mêmes que tu as pu entendre si t’es tombé sur une vidéo du nain de jardin méchant que les autres appellent Zemmour. Je dis les autres, parce que moi, je l’appelle pas. La dernière fois que je l’ai entendu, j’ai vomi, alors maintenant, je fais gaffe. La haine de l’autre, ça me fait toujours cet effet-là. Pour résumer (pas le roman, mon avis…), j’ai passé un vrai bon moment. Je me suis pas ennuyé une seconde, et la fin m’a fait sourire, parce que bon… En même temps, si tu lis l’autre type, celui du code de Vinci, ça va pas te surprendre… Te félicite pas, je t’ai envoyé sur une fausse piste. 

 Va le chercher, si t’as envie de passer un vrai bon moment de lecture, parce que ça va te permettre de ne pas oublier que des auteurs français qui font bien leur métier, y en a. 

 Nils Barrellon, c’est l’un d’entre eux.

jeudi 15 mars 2018

Une critique de la Position des tireurs couchés par El Marco...

...pour le site Polar Pourpres




Zlatan Gubic est un THP, comprenez un tireur de haute précision à la BRI de Paris. Un sniper de haute volée, toujours calme et froid. Un récent cambriolage suivi d’une prise d’otage dans une banque a démontré, une fois de plus, l’étendue de ses capacités. Il découvre un jour par hasard un homme assassiné sur le périphérique au volant de sa voiture, tué d’une balle en pleine tête alors que l’automobile était en mouvement. Si ses collègues optent dans un premier temps pour un coup de feu émanant d’un véhicule voisin, Zlatan a une tout autre théorie : celle d’une balle décochée par un sniper depuis un immeuble voisin. Pour Zlatan, c’est le début de la fin.

Il s’agit d’une histoire finalement très simple, à défaut d’être simpliste : l’histoire d’un sniper confronté à l’un de ses pairs pour un mortel jeu du chat et de la souris. Sur le papier, il est vrai que le pitch n’a rien de transcendant. Mais avec ce roman qui pastiche le célèbre roman La Position du tireur couché de Jean-Patrick ManchetteNils Barrellon signe un opus d’une rare efficacité. La langue sèche et nerveuse mariée à ces chapitres courts et brutaux renforce la dynamique de son roman. Une remarquable course-poursuite entre deux hommes, faite de menaces, de défis et de traquenards. Zlatan est un personnage intéressant et qui attire rapidement l’attention du lecteur : ancien Bosniaque, ses pas ont été entraînés malgré lui dans la danse macabre de la guerre qui a ensanglanté et fracturé sa terre natale. C’est là-bas qu’il a appris les rudiments de l’art du tir avant de devenir un sniper de renom, même si un drame personnel a achevé sa carrière de soldat. D’ailleurs, serait-ce au cours de ce conflit armé que Zlatan se serait créé un ennemi suffisamment retors et rancunier pour se lancer sur sa piste, presque vingt ans plus tard ? Est-ce une vendetta personnelle ? La réponse ne tombera que dans les ultimes pages de ce livre solidement charpenté, égrenant tout du long de nombreuses indications quant à la balistique, chemisé comme une balle et qui touche sa cible en plein cœur. Une grande réussite littéraire de la part de Nils Barrellon, qui amorce son ouvrage par une citation de Jean-Patrick Manchette : « Un bon polar est vite écrit, vite lu, vite oublié ». Pour une fois, ayons l’immodestie de contester la parole de l’un des pionniers du roman noir français : ce roman a peut-être été vite écrit, il est effectivement rapide à lire, mais ses qualités empêchent toute amnésie immédiate à son sujet.

mardi 13 mars 2018

Une critique de la lettre et le peigne par Bruno...

...pour le site Unwalkers

La sortie en poche est souvent l’occasion de redécouvrir avec bonheur des livres à coté desquels on serait passés. Je ne sais pas si celui ci en fait partie, mais je peux vous dire qu’à l’époque ce récit mêlant une petite histoire à la grande histoire m’avait fortement séduit.
Nils Barrellon, rencontré pour la première fois chez le Corbac m’avait convaincu de lire son livre oscillant entre thriller, polar et roman historique. Aujourd’hui et après une relecture sérieuse, je confirme encore plus tout le bien que je pense de ce récit paru chez Jigal Polar.

Avec un titre qui résonne comme celui d’une fable, on assiste à une histoire se déroulant sur près de 70 ans. A partir de l’assassinat d’un gardien de musée, on se retrouve embarqué dans les heures sombres du nazisme, de la guerre et des fachos présents et passés.
L’auteur a travaillé sérieusement son sujet et a du faire quelques  recherches pour argumenter son propos. Il nous promène à travers les époques pour nous livrer un récit bien écrit qui oscille entre avril 1945 et Juin 2013.
Beaucoup de plaisir donc pour cette histoire intergénérationnelle qui permet de parler des deux Allemagne, RFA et RDA, que peu d’entre nous ont finalement connus. Ce terme de RDA semble aujourd’hui un mot presque sorti d’outre tombe. L’auteur réussit à faire le grand écart entre les époques sans jamais perdre de vu le fil de son récit et surtout maintient son lecteur en éveil bien que le promenant souvent par delà les décennies (1991,1979, 2001,1953, 1995, 2001 et 1998).
Soucis du détail et rédaction précise associés à une trame élaborée font que l’on n’a pas envie de lâcher le bouquin. Le scénario qui se situe principalement coté allemand  grand Berlin compris, apporte une touche des plus intéressantes que l’on ne rencontre que peu souvent. Des honnêtes gens et des salauds, mais en sont ils vraiment, s’y croisent, tel un Jacob qui se demande ce qui lui arrive.
De fil en aiguille, on arrivera au bout de ce roman en ayant la certitude que l’auteur nous permet de  remettre en mémoire quelques heures sombres de cette bonne vieille Europe tout en faisant remonter à la surface quelques questions toujours d’actualité.
Alors fiction historique ou polar au goût de thriller ? Assurément un joli voyage dans l’histoire rédigé par l’auteur, qui a bien su dénicher un éditeur habitué à nous proposer des romans avec une vraie âme et quelques leçons à méditer !

vendredi 2 février 2018

La lettre et le peigne... Le poche.

Nouvelle couv', nouveau format donc nouveau prix (9€80), il sort le 15 février
...
Pour ceux qui ne l'auraient encore pas lu :-)





mardi 16 janvier 2018

Signatures 2018

Peu de dates pour l'instant car... pas de nouveautés. Toutefois, voici les salons dans lesquels vous pourrez me croiser ce premier trimestre 2018... En attendant les autres invitations :-)

- le samedi 3 mars à Saint-Chef dans l'Isère pour le salon Sang pour Sang Polar ;

- le samedi 17 mars à Paris lors du célèbre salon parc des expositions où j'interviendrai au stand polar à 12h15 pour parler de I invade you ;

- le samedi 31 mars à Eaubonne pour la 11eme rencontre autour du polar ;

- le dimanche 15 avril à Romilly sur Andelle en Normandie pour le salon du livre.

Une petite carte pour résumer tout ça ?




Au plaisir de vous y croiser ;-)

Une critique de La lettre et le Peigne par Lord Arsenik

 



De quoi ça cause ? 
Jacob Schmidt, un modeste bassiste dans un groupe de jazz, est violemment agressé alors qu’il rentre chez lui. Deux hommes cagoulés se jettent sur lui et tentent de l’enlever, les kidnappeurs sont mis en fuite par l’approche d’une patrouille de police. Face à l’incrédulité de sa petite amie et de la police, il décide de mener sa propre enquête afin de comprendre le pourquoi du comment de cette agression…  

Pourquoi lui plutôt qu’un autre ? 
 Parce que ça fait un moment que j’ai envie de découvrir l’univers littéraire de Nils Barrellon. Je cherchais un one-shot, j’avais deux titres à ma disposition, les deux m’attiraient autant l’un que l’autre. C’est le hasard qui a désigné l’heureux élu.

Ma chronique 
Ah que voilà un bouquin difficile à présenter en quelques mots ! Il faut dire, à ma décharge, que l’intrigue nous fait voyager dans le temps (entre 1945 et 2012) en faisant fi de toute chronologie. L’intrigue se déroule en grande partie en Allemagne, mais aussi en France, avec quelques détours par la Suisse. Ca pourrait sembler un tantinet chaotique vu comme ça, mais, même si les liens entre les différents pans de l’intrigue ne se mettent pas tout de suite en place, Nils Barrellon reste maître de son récit et parvient rapidement à ferrer le lecteur. Et une fois l’hameçon mordu il devient rapidement impossible de lâcher prise. Un roman qui propose un habile mélange des genres même si le fond reste assurément thriller (surtout que le rythme va crescendo au fur et à mesure que les différentes pièces du puzzle s’assemblent). Vous aurez aussi le droit à un voyage à travers l’Histoire allemande (du point de vue de personnages allemands) essentiellement de 1945 (et la « libération » de Berlin par les forces russes) à nos jours ; en passant bien entendu par l’explosion du pays entre RDA et RFA et sa capitale séparée, d’abord seulement administrativement (et idéologiquement) puis par le Mur de Berlin, l’effondrement du bloc de l’Est suivi par celui du mur en question… pas franchement les heures les plus glorieuses du XXe siècle ! Une intrigue intergénérationnelle puisque l’on suivra tour à tour, Anna, Josef (fils d’Anna) et Jacob (fils de Josef). Des personnages forts et attachants ; tous trois sont non seulement liés par les liens du sang, mais aussi par une mystérieuse lettre, objet de bien des convoitises. Et le peigne alors, me direz-vous ? Il est volé au Musée Historique allemand, les voleurs ont tué un gardien de nuit pour accéder à ce fameux peigne. Buter un mec pour un peigne, faut être un peu con, non ? Bon déjà à la base pour buter un mec (hors situation de défense) il faut être un peu beaucoup très con. Le fait est que, en l’occurrence, il ne s’agit pas de n’importe quel peigne, la chose aurait appartenu à un certain AH. Aaaah, OK… mais quel rapport entre cette lettre et ce peigne ? Heu… tu veux pas non plus que je te raconte tout le bouquin, non ? Si tu veux le savoir tu prends le livre et tu le lis, tu verras tu ne le regretteras pas… Force est de reconnaître que Nils Barrellon est un excellent conteur. Non seulement il maîtrise à la perfection une intrigue qui pourrait rapidement partir dans tous les sens, mais en plus il ne ménage pas ses lecteurs, proposant de nombreux revirements de situation (parfois assez prévisibles, mais toujours bien amenés). Un premier bémol sur les personnages de Gottfried et Mickaël, les tueurs qui traquent Jacob. J’ai eu beaucoup de mal à les trouver crédibles tant ils accumulaient les clichés. Par moments j’avais l’impression de voir les deux vieux du Muppet’s Show. Mon second bémol sera pour la fin (après la découverte de la lettre), que j’ai trouvée un peu abrupte. Peut-être est-ce aussi dû au regret de quitter des personnages que j’ai pris plaisir à découvrir et à suivre au fil des pages. Une belle découverte (lue quasiment d’une traite) qui m’incite à me pencher davantage sur l’univers de Nils Barrellon. Ca tombe bien j’ai encore quelques titres en stock…