samedi 26 novembre 2016

La critique de Laulo...

...pour son blog Evadez-moi 


2012… Jacob est victime d’une tentative d’agression. Il se sent suivi, il a peur.
Alors il se souvient d’un secret que lui avait confié son père, Joseph, avant de mourir.
L’histoire d’une lettre que sa grand-mère aurait confiée à Heinrich et à n’ouvrir qu’en cas de danger.
Dans le même temps, à Berlin, un peigne est subtilisé au Musée d’Histoire et un gardien assassiné.
Jacob, inquiet et se sentant réellement en danger, décide de partir à la recherche d’Heinrich et de cette lettre mystérieuse. Sa quête le mènera à Paris.
C’est sans compter sur ses poursuivants qui ont pour mission de l’enlever. Pourquoi ? ça, il faudra que vous lisiez le roman pour le savoir.

Mon avis :

Nils Barrellon nous fait voyager dans l’espace : Berlin, Francfort, Paris. Mais il nous fait également voyager dans le temps.

En 1945, lors de la « libération » de Berlin par les russes et la vie d’Anna, difficile, impitoyable. Une vie de souffrance et de privations. Anna qui élèvera seule son fils Joseph.
Les années 60 et la mise en place du « mur » de Berlin qui laissera, à droite, les victimes à la merci de leurs bourreaux et à gauche, l’espoir, la liberté.
Les années 80-90, Joseph a la garde de son fils Jacob, et l’élève loin de sa mère, française, repartie seule pour le sud de la France.

De nos jours, avec Jacob qui tente d’échapper à son destin et qui devra se reconstruire.

Un magnifique roman qui nous en apprend beaucoup sur ces différentes périodes de l’histoire Allemande. Nous ne sommes pas habitués, en tant que français, à voir ce côté de l’histoire. Peut-être parce qu’on ne veut savoir que ce qui nous arrange. J’avoue ne m’être jamais posé la question avant de savoir ce qu’il s’était passé derrière ce « mur de la honte ». Le texte est certes un peu orienté selon moi mais sans excès et l’enseignement qu’il nous apporte est vraiment passionnant. Le récit est maîtrisé, abondamment documenté.

Un roman poignant, dur qui tire lourdement sur la corde de nos sentiments.

L’écriture est riche et les personnages sont touchants de véracité.

samedi 19 novembre 2016

La critique de Garoupe...

...pour son blog Lectures

Le poids du passé

Le peigne… il est volé dans les réserves d’un musée en Allemagne par deux personnes cagoulées aux méthodes expéditives qui tuent un gardien au passage.

La lettre… écrite par Anna pour son fils, remise à son cousin Heinrich, elle a traversé un demi-siècle avant que Jacob se lance à sa recherche de Berlin à Paris et jusque dans l’ouest de la France.

De l’ascension d’Hitler aux camps de la mort, du nazisme d’hier au nazisme d’aujourd’hui, de la montée en puissance des haines des races soi-disant inférieures d’hier aux haines raciales contemporaines, les croyances nauséabondes de certains n’ont pas beaucoup évolué. Nils Barrellon fait ainsi le lien entre les peurs du passé et celles émergentes d’un présent où le rejet et la haine retrouveraient des lettres de noblesse qui pourraient les ramener au pouvoir.

Alors, oui, on pourrait critiquer les partis pris historiques de Nils Barrellon et les différentes filiations qu’il crée entre les personnages du passé et ceux du présent, mais cela n’enlève rien à la qualité de son récit. C’est avec une certaine habileté qu’il entremêle passé et présent dans une histoire dans laquelle le lecteur est invité à s’immiscer aux côtés de Jacob.

Ce dernier part sur les traces de son père et de sa grand-mère, tous deux pris dans le tourbillon de la Seconde Guerre Mondiale. La lettre qu’il parvient finalement à localiser et à lire ne fera que conforter le lecteur dans ce qu’il pensait être la clef de voûte du récit. Pour une fois que je ne me serai pas trompé en essayant de deviner où l’auteur veut m’amener…

Nils Barrellon tient bien le fil de ses différentes époques : 1945-1953 avec Anna, les années 60 avec Josef et 2013 avec Jacob. Sur 70 ans, l’auteur tresse la trame de son récit en ne laissant aucun protagoniste sur le côté de la route. S’il ne donne évidemment pas tous les backgrounds de ses personnages, Nils Barrrellon leur donne de la consistance tout au long du récit, en dresse des portraits honnêtes et pas surjoués. On s’attache rapidement aux différents protagonistes.

Pour une raison que j’ignore, Nils Barrellon ne parvient pas à rendre les salauds de son histoire totalement antipathiques. Et pourtant Dieu sait qu’ils véhiculent des idées de haine, de rejet, de races, d’identités… autant de sujets aux relents nauséabonds. Mais s’ils sont des vilains dans l’âme, ils n’endossent pas pleinement leur rôle. Sans pour autant que l’auteur leur trouve, bien au contraire, quelques circonstances atténuantes que ce soit, mais les passages qui leurs sont consacrés ne suintent pas le dégoût comme cela aurait pu (aurait du ?) être le cas. Ce sera mon seul petit bémol.

C’est aussi et enfin un livre sur la perte de l’innocence. Celle d’un jeune homme et de sa grand-mère à quelques décennies d’intervalle…

Point donc de fol suspens ici, mais un récit prenant de par son thème, de par l’écriture de Nils Barrellon même si, à titre personnel, j’ai une préférence pour son précédent livre… « La lettre et le peigne » se lit comme un témoignage de la persévérance dans le temps des thèses racistes qui ont amenées Hitler au pouvoir et dont la parole porte encore aujourd’hui les mêmes idées haut et fort.

mardi 15 novembre 2016

L'avis de Bob...

...pour son blog BobPolarExpress


1945. 1953. 2012. Berlin. Trois époques, une femme en fuite, une famille, Jacob, le petit-fils de la femme en fuite, un assassinat. Nous sommes au mois d'avril 1945 et Anna survit tant bien que mal dans la ville de Berlin dévastée. Quelques années plus tard, la lettre qu'elle remet à un cousin s'adresse à son fils. En 2012, un objet est volé dans un musée. Les cambrioleurs n'ont pas hésité à tuer le gardien pour s'emparer d'un peigne soigneusement rangé dans les archives. Le capitaine Hoffer va enquêter sur cette affaire. Pourquoi le jeune Jacob a-t-il été brutalisé ? Et par qui ? Y a-t-il un lien avec la lettre de sa grand-mère ?

Nils Barrelon nous propose l'histoire d'une famille dans l'Histoire. Tout commence dans les ruines de la capitale allemande qui est sur le point d'être libérée. De nombreuses sautes temporelles nous font voyager et ainsi nous permettent de grappiller des informations qui éclairent les événements présents. Parfaitement contrôlée, cette construction aux chapitres courts brosse les portraits de membres d'une famille sur trois générations. Il ne fait aucun doute que l'auteur s'est imprégné des relents de l'Histoire, de cette période bouleversée par les secousses de cette guerre qu'il situe dans ce récit en Allemagne de l'Est. En 2012 des flammes allumées par le Troisième Reich il reste des cendres qui ne sont pas éteintes et un secret intime bien gardé.

Alors que l'agression de Jacob et le meurtre semblent désormais liés, celui-ci décide de retrouver la trace de cette fameuse lettre - un héritage encombrant ? Sa quête est hasardeuse et sera semée d'embûches. Au même moment, l'enquêtrice est à sa recherche et un homme donne des ordres à ses deux sbires. L'intrigue mise en place dans la première partie prend de la vitesse, le thriller est sur les rails. Ce que l'on va découvrir, avec un angle d'approche très particulier, nous amène à fouiller dans les profondeurs du mal. Cela peut surprendre, passionner ou interloquer. Il montre en tous les cas par ce biais fictionnel que certaines thèses ne se contentent pas de couver peinardement, sont bien actives et n'attendent qu'une étincelle pour raviver la haine.

Nils Barrelon a eu la poigne suffisante pour mener à bien ce roman historique à suspense où, peu à peu, ses personnages prennent corps dans des atmosphères et des époques différentes – ce qui n'est pas toujours chose aisée. Sa langue accessible, vivante et visuelle cadence le récit. Afin de nous plonger dans ce grand bain de l'Histoire, dans son histoire, il ne rechigne pas à nous donner maints détails – notes en bas de page – qui, s'ils sont instructifs, cassent un peu le rythme. Mais, ne gâchons pas le plaisir que nous avons eu en lisant ce récit.

La Lettre et le peigne est captivant comme un bon thriller, audacieux par son intrigue, touchant par ses personnages brisés par un lourd secret et nous rappelle que la bête rode.

Mention : Il a osé...

samedi 12 novembre 2016

La critique de Chouchou...

...pour le blog Nyctalopes


Genèse d’un retour vers les racines. Embarqué dans un voyage dans le temps sur la trace de reliques pour fanatiques extrêmes, on suit un homme à qui se révèle, outre son passé, des valeurs intrinsèques léguées par ses aïeux.

« Avril 1945. Anna Schmidt erre dans les rues dévastées de Berlin à la recherche d’un abri
Janvier 1953. Elle confie à son cousin Heinrich une mystérieuse lettre qu’elle lui demande de remettre à son fils Josef si un jour celui-ci se sentait en danger et venait la réclamer.
Septembre 2012. La capitaine Hoffer enquête sur l’assassinat d’un gardien du musée d’Histoire de Berlin. Le mobile du crime semble être le vol d’un peigne tristement célèbre… Quelques mois plus tard, Jacob Schmidt est sauvagement agressé en sortant d’un club. En déposant plainte, il croise la capitaine Hoffer, très intriguée par son histoire. Depuis, Jacob se sent traqué. Et le souvenir de cette lettre dont Josef, son père, lui avait parlé lui revient en mémoire… De Francfort à Paris en passant par Berlin, il décide alors de tenter l’impossible pour la retrouver… »

Quand les maux transmettent comme un type de bénédiction spirituelle mais surtout ouvrent un pan complet de son histoire et ce qui constitue un destin issu d’un fil d’existence mué, tatoué par les racines du mal.

Le style de Barrellon fortement ancré dans l’Histoire, en particulier celle de l’Allemagne et ses cicatrices du national-socialisme, fait preuve d’altruisme en occultant les règles manichéennes en pareilles circonstances. Face aux entreprises licencieuses de révisionnisme, l’affliction du passé perdu, l’auteur donne un sens concret à la quête constructive de Jacob. Par-delà l’influence prépondérante de l’Histoire, on découvre son histoire, cadencé par un destin familial érigé comme une fatalité mais qui s’en amende en prouvant que les vertus de renoncement et d’adaptation ne sont pas de vains mots. 

Si la trame s’extraie des thèmes dualistes, Jacob reste bien un opposant dans ce duel d’entités et de motivations antagonistes. Sans toutefois faire montre d’un rythme « punchy » , on est irrémédiablement happé par la saveur, par le discours sous-jacent du récit nous immergeant dans cette salvatrice lecture.

Force des racines qui se rappellent un jour ou l’autre à notre conscience !

vendredi 11 novembre 2016

Un entretien avec Yvan...

...pour son blog Emotions

En ce jour où le « grand » pays d’outre-Atlantique vient de coller un coup de Trump sur la tête de certains, l’interview de Nils Barrellon vient à point nommé sur ce blog. Parce que son dernier et excellent roman noir, La lettre et le peigne, nous plonge dans un passé sombre qui n’est pas si lointain. Et parce que ce passé a certaines réminiscences dans notre actualité. Un auteur étonnant que ce Nils Barrellon, au parcours atypique et à l’univers qui l’est tout autant. Cette interview est une belle manière, tantôt drôle tantôt grave, de découvrir ou approfondir la rencontre avec un écrivain qui mérite qu’on s’y attarde. 


Merci d’avoir accepté mon invitation. Avant de commencer, qu’est-ce que je te sers à boire ?
Un truc de fort parce que je crois que j’en ai besoin. Un whisky peut-être… Surtout pas un bourbon ! Non, non, un écossais. Non, tiens, un verre de Nikka, le whisky japonais. 

Question rituelle pour démarrer mes entretiens, peux-tu te définir en trois mots, juste trois ? 
Curieux. Marrant. Orgueilleux. 

Tu es professeur de sciences physiques. Manier les mots est une science bien différente, non ? 
Oui… Et non. J’aime à rappeler, au risque de paraître vaniteux, qu’il y a une grande tradition des scientifiques philosophes. Pascal, Descartes en France pour ne citer qu’eux. Les grands mathématiciens et philosophes grecs… Schrödinger, concepteur de l’équation quantique qui porte son nom, était aussi un écrivain. Einstein a lui aussi pondu quelques ouvrages « littéraires ». Certes, ils n’étaient pas vraiment romanciers et n’inventaient pas, à proprement parler, des histoires mais, pour répondre à ta question, ils maniaient aussi bien les chiffres que les lettres. Maintenant, pour être franc, il me semble qu’un scientifique écrit… comme un scientifique. Il y a de l’ordre, de la logique, une volonté d’être compris, d’être suivi. Il faut que le lecteur épouse la pensée de l’auteur. C’est un travers que je pense avoir : d’une part, je travaille beaucoup mon style, mes tournures de phrases pour être entendu, d’autre part, j’ai du mal avec les invraisemblances. Je suis capable d’écrire des choses extraordinaires (car il faut qu’un livre, a fortiori un polar, soit surprenant et aguichant) mais ce sera toujours dans les limites de la vraisemblance. Il faut que cela soit possible ! 

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ton parcours de romancier n’est pas banal. Tu as débuté avec des thrillers où l’humour est omniprésent et tu nous reviens avec un roman noir beaucoup plus sérieux, sur fond de seconde guerre mondiale. Bref, impossible de te coller une étiquette, c’est une volonté ? 
Oui. Je m’ennuie vite. En tout. J’ai vite l’impression « d’avoir fait le tour » et, quand je pense avoir compris quelque chose, je m’en éloigne. C’est sûrement un défaut : je ne suis pas un passionné. Je suis si curieux que je ne peux me résoudre à travailler un sujet ad nauseam. Je papillonne. Je vais voir ailleurs. J’aime la découverte. Logiquement, il en va de même avec mes lectures. Je lis de tout : polar, essais scientifiques et philosophiques, romans classiques et modernes, BD… Après –c’est ma théorie– on devient auteur après avoir été lecteur. Comme ce fut mon cas. Et le schéma se reproduit. J’écris des choses différentes car je ne veux pas m’enfermer dans un style. J’adore Kuhn, je m’amuse beaucoup en l’écrivant, mais j’avais envie de faire autre chose. La position des tireurs couchés était un exercice de style, à la Manchette. Concis, incisif, froid. J’ai adoré faire cela. La lettre et le peigne partait d’une volonté de prendre le temps, de développer et surtout de glisser un personnage fictif dans des faits historiques réels. Les prochains seront encore différents. Let’s play ! 

Passons au plat de résistance. Si tu avais le choix, qu’aimerais-tu manger là, tout de suite ? 
Surtout pas un T-bone ni un burger !!! J’ai la nostalgie du civet de lapin au sang de ma grand-mère. Quand il était encore possible de demander à son boucher un litre de sang ! Alors, un civet steuplé avec des patates vapeur. 

L’histoire de ton nouveau roman, La lettre et le peigne, se déroule à plusieurs époques. Peux-tu nous en dire davantage, sans trop en dévoiler ? 
La lettre et le peigne raconte l’histoire d’une famille allemande sur trois générations. Celle d’Anna, la grand-mère, de Josef, son fils et de Jacob, son petit-fils. Le moteur du récit est cette lettre qu’Anna souhaite laisser à son fils. Toutefois, comme elle ne veut pas lui remettre immédiatement, elle la confie à son cousin Heinrich pour qu’il la donne à Josef le moment venu. Hélas, Josef ne parvient pas à retrouver Heinrich dans le désordre allemand d’après guerre et est contraint de léguer à Jacob ce curieux héritage. C’est lui qui va se lancer sans ménager sa peine sur les traces de cet étrange courrier. Le lecteur va donc suivre la famille Schimdt depuis la fin de la seconde guerre mondiale jusqu’à nos jours. 

C’est assez original pour un auteur français de placer ainsi une grande partie de l’intrigue en Allemagne. Tu avais cette idée dès le départ ? 
 C’est la fin du roman qui m’est venue en premier. Des lors, le choix de l’Allemagne s’est imposé et tu comprendras que je ne puisse pas en dire plus ! 

Comment as-tu procédé pour tes recherches et concernant l’immersion dans le monde germanique que tu proposes au lecteur ? 
Il n’y a pas de recette miracle. Il faut se retrousser les manches et se documenter. Par tous les moyens possibles. J’ai donc lu : Seul dans Berlin de Hans Fallada, Une femme à Berlin (journal d’une berlinoise) et bien d‘autres ouvrages. J’ai regardé des films comme Allemagne année zéro de Fellini, La chute de Oliver Hirschbiegel et même Walkyrie avec Tom Cruise ! Et puis, évidemment, internet. Wikipédia et Google maps et google translate sont mes grands amis ! Il y a de l’huile de coude dans ce roman. J’espère juste qu’elle ne se voie pas. 

J’ai eu vraiment le sentiment que tu avais travaillé ton récit pour qu’il soit lui-même inclassable, à la fois roman noir, polar et thriller… 

Alors ça c’est involontaire. Autant pour La position des tireurs couchés, je savais où je voulais aller, qui je voulais imiter (Manchette est l’inventeur du néo-polar) sans toutefois prétendre avoir réussi. Un libraire à qui je l’avais fait lire me l’a d’ailleurs sèchement fait constater : « ça n’a pas la profondeur de Manchette tout de même… » Soit ! Autant pour La lettre et le peigne, je voulais juste être rigoureux (mon côté scientifique) sur les faits historiques et la vraisemblance de mon histoire. C’est peut-être pour cela qu’il n’entre pas correctement dans telle ou telle catégorie. 

On apprend toujours de son passé. Tu n’hésites pas à faire certains parallèles entre les idées véhiculées lors des pires moments de notre Histoire récente et celles qu’on peut retrouver aujourd’hui… 
Je crois donc qu’il n’est pas inutile de rappeler sans cesse les erreurs commises dans le passé, de ressasser même. Il ne faut pas se décourager car les gens oublient vite : au moment où nous parlons, Trump est devenu le président de la première puissance mondiale… En 33, Hitler fut porté au pouvoir en tenant des discours simplistes, populistes qui frappèrent efficacement l’imaginaire du peuple allemand dans une période favorable à ce genre de rhétorique… Il est sûrement exagéré de comparer le milliardaire new-yorkais au dictateur nazi mais le parallèle entre leurs deux modes d’accession au pouvoir me semble évident. Il faut maintenant espérer que les similitudes s’arrêteront là. 

Cette histoire peut également se voir comme un récit sur la transmission… 
Oui parfaitement. D’Anna à Josef. De Josef à Jacob. Transmission d’une lettre, d’un mystère, d’un « secret de famille ». Et puis il y a cette maladie qui passe aussi… 

Ce roman est un one shot, mais tu te permets quelques clins d’œil aux lecteurs qui te suivent depuis le début… 
Cela m’amuse beaucoup. Tu vas me prendre pour un gros prétentieux mais j’ai en tête les Rougon-Macquart d’un auteur qui a eu un certain succès ;-). J’avais envie de lier tous les pans de « mon œuvre ». Mais que se passe-t-il, ma tête enfle subitement, je quitte le sol… Aaaahhh ! Ouh… Je… Disons que c’est un peu comme Hitchcock dans ses films… Je vais essayer de faire apparaître Kuhn à chaque fois. Juste pour rire. 

C’est quoi la suite de l’aventure littéraire de Nils Barrellon ? 
Elle est dense. Au printemps va sortir un bouquin que j’ai écrit à quatre mains. Deux des miennes et deux d’une auteure jeunesse Sarah Turoche-Dromery. Nous nous sommes rencontrés au salon de Saint-Etienne l’année dernière puis revus à celui de Paris. L’idée nous est venue de conjuguer nos talents pour écrire un polar-jeunesse sur un centre d’intérêt commun : le street art et en particulier le travail de Space Invader, cet artiste français qui colle des mosaïques représentant des petits envahisseurs un peu partout dans le monde. Nous peaufinons le manuscrit qui est attendu par un éditeur enthousiaste. Puis, en juin, le 8 pour être précis, la troisième enquête du commissaire Kuhn dans un cadre que je connais bien : celui d’un lycée parisien. Avis à tous ceux qui ont aimé les deux premiers épisodes, vous allez retrouver toute la fine équipe, Kuhn, Letellier, Lefort, Bastien dans une enquête sérieuse mais menée avec l’humour caractéristique du commissaire. Attention toutefois, ce troisième volet pourrait bien vous réserver quelques surprises… Enfin, je m’attelle en ce moment à la structure d’un gros thriller auquel je pense depuis longtemps. J’ai très envie de conjuguer sciences et polar… Je suis en phase de recherche !

Ce blog est fait de mots et de sons. La musique prend-elle une part dans ton processus créatif ? 
 Au risque de te décevoir : non ! J’aime beaucoup la musique et notamment la chanson française car j’attache beaucoup d’importance au texte… Hélas, il m’est impossible de réfléchir aux mots si j’entends ceux des autres… Je travaille donc dans le silence. J’affectionne particulièrement l’ambiance feutrée des grosses bibliothèques et j’ai mes habitudes dans celles de l’hôtel de ville à Paris –sous main en cuir, mobilier magnifique. Pour mon prochain thriller, je vais pourtant m’orienter vers celle des sciences de l’université paris 7 dans le XIIIème ! 

Et pour terminer, je te laisse choisir ton dessert préféré… 
Si tu me sers un Donut, je te le jette au visage… Excuse moi, mais cette élection me rend un peu nerveux… Je prendrai volontiers une part de tarte au citron, mon dessert préféré. Pas meringuée. Nature. Merci.

jeudi 10 novembre 2016

Une critique d'arbrevert...

... sur le site Babelio

Ce polar est vraiment une agréable surprise. 

Dès le premier chapitre on est très vite happé par l'intrigue. C'est très bien écrit et très bien construit.
Le passage entre les différentes époques est réussi et clair. L'auteur ne perd pas son lecteur entre chaque saut dans le temps, bien au contraire, il le captive.

De plus il est très addictif, il est difficile de lâcher le livre, et c'est vraiment avec plaisir que je l'ai lu.
Certains passages sont très tendus et l'histoire est palpitante. Il n'y a pas de temps morts. Les thèmes abordés sont bien traités.

Une réussite!

mercredi 9 novembre 2016

Une chronique d'Archibald Ploom pour...



Le talent n’attend pas toujours le nombre des années, c’est le cas avec Nils Barrellon qui, après nous avoir proposé un très convaincant  Le jeu de l’assassin”,  se projette avec talent dans un polar historique s’inscrivant dans une chronologie de près de 70 ans laissant courir ses racines dans une Allemagne gangrenée par le nazisme.  Le récit nous fait voyager entre l’Allemagne et la France, de Berlin à Francfort et de Paris à Rennes.  L’écrivain distille des éléments d’intrigue tout au long de sa narration , plaçant ici et là des jalons qui permettront au lecteur de découvrir progressivement  les ressorts de l’intrigue. 
   Le pari historique est toujours risqué pour un auteur de polar, chronologie instable,  confusion des évènements,  minceur de l’intrigue face à la puissance de l’histoire, sont autant de chausse-trappes dans lequels un roman noir peut rapidement sombrer corps et biens. Mais Nils Barrellon se joue  de ces embouches avec une facilité de vieux briscard. 
   Tout commence en avril 1945 dans un Berlin dévasté à quelques jours de la capitulation nazie.  Seule le coeur de la ville résiste encore aux troupes russes qui ont totalement envahi la ville et Anna Schmidt  erre dans la ville à la recherche d’un abri. Les intentions des soviétiques ne sont guère pacifique et la vertu des femmes ne pèse pas grand chose face à ces hordes de guerriers déchainés. Le balancier de l’histoire est passé du côté russe et les femmes allemandes ne vont pas tarder à payer un lourd tribu  à l’envahisseur.
   Quelques années plus tard Anna confiera à son cousin Heinrich une lettre dont nous ignorons tout du contenu et qu’elle lui demande de remettre à son fils Josef – encore très jeune à l’époque - si un jour ce dernier se sentait en danger.  C’est là l’une des forces du roman, Nils Barrelon se joue du temps avec une incroyable facilité, nous transportant ensuite en 2012 quand le petit fils d’Anna , Jacob fils de Josef, est violemment agressé en sortant d’un club de Franfort dans lequel il vient de se produire en tant que guitariste de jazz.  Le capitaine Anke Hoffer qui travaille sur une autre affaire est pourtant très intrigué par le récit de Jacob qui se sent traqué depuis plusieurs mois.  Où cette fameuse lettre remonte à la surface que Jacob va vouloir absolument retrouver tout simplement  parce qu’il s’agit peut-être tout simplement du prix de sa vie…
    Grande et petit histoire, secret de famille, néonazisme, Barrellon explore tous les possibles du genre avec une efficacité redoutable. On se laisse porter par ce thriller aux entrées multiples où chaque porte se referme sur les doigts du lecteurs avec fracas. Toute l’intelligence du propos tient justement à l’exploration sans concession des épisodes les plus sombres de l’histoire européenne du XXeme siècle quand les petits enfants doivent sonder l’insconscient refoulé de leurs grands parents…  

Archibald PLOOM

mardi 8 novembre 2016

Le ressenti d'Yvan...

...pour son blog Emotions


Un bon livre tient parfois à pas grand chose. Une envie de ne pas prendre au pied de la lettre des règles de narration préétablies et un peigne pour prendre l’Histoire à rebrousse-poils. Ainsi qu’un « pas grand chose » que tout le monde n’a pas : un talent de conteur.

Histoire lourde de sens

Avec La lettre et le peigne, Nils Barrellon étonnera ses lecteurs habitués à davantage de légèreté. Il ne déteint pas dans la galerie d’auteurs de l’éditeur Jigal, habitué à proposer des livres qui mêlent le présent et le passé (fussent-ils davantage pesants que ludiques).
Nils Barrellon a tenté (et réussi, à mon sens) de corréler les deux. Le sujet et son traitement sont particulièrement sérieux la plupart du temps, mais la deuxième partie du récit amène un semblant de « légèreté » grâce au rythme qu’on retrouve plus habituellement dans les thrillers.
Derrière cet énigmatique titre se cache une histoire lourde de sens, qui débute durant la seconde guerre mondiale pour s’étirer jusqu’en 2012. Un récit intergénérationnel qui permet à la fois de mettre en lumière un passé qu’il ne faut jamais oublier, tout en prenant de la hauteur sur ce qui se déroule de nos jours.

Redonner vie

Le peigne en question a beau appartenir à un personnage connu, il n’empêche que c’est la lettre d’un simple citoyen qui est au centre de toute cette affaire. Une lettre qui devient une quête à travers les années et qui donnera lieu à un chapitre d’une émotion à donner la chair de poule.
Parlons du contexte tout d’abord. L’auteur a fait un excellent travail de recherche pour redonner vie à un pan important de notre Histoire récente, avec le parti-pris intéressant de faire se dérouler le récit en grande partie en Allemagne. Nils Barrellon semble bien maîtriser ce contexte tant il nous promène dans le temps et dans l’espace germaniques.

Tout à apprendre du passé

L’intrigue est véritablement prenante. Même si elle a tendance à partir parfois dans tous les sens, elle reste passionnante de bout en bout. Le sujet est lourd, mais on est dans le cadre d’un réel suspens et pas seulement d’un devoir de mémoire. Et puis, il y a cette perspective donnée par l’Histoire à certains excès actuels. Une preuve, s’il en est, que l’on a tout à apprendre de notre passé, on l’oublie trop souvent.
A part une conclusion bien trop abrupte à mon goût, j’ai goûté cette lecture avec une réelle attention et un bel intérêt. Un thriller ? Parfois. Un polar ? Pas seulement. Une roman historique ? Bien davantage que ça. La plume impeccable et la manière qu’à Nils Barrellon de mélanger les genres rendent La lettre et le peigne aussi prenant que précieux. Attachant aussi, parce que les personnages dessinés par l’auteur apportent une belle dose d’humanité à l’ensemble.

lundi 7 novembre 2016

La critique de Yv...

...pour Le blog de Yv

Avril 1945, Berlin est bombardée par les Alliés. Anna trouve à se réfugier dans une cave avec d'autres personnes. Mais bientôt, les Russes, libérateurs de la ville parviennent à entrer dans l'abri, choisissent quatre femmes et les violent. Huit ans plus tard, Anna confie à son cousin une lettre qu'elle lui demande de remettre à son fils Josef si un jour il la lui demande.

Septembre 2012, dans un musée de Berlin, un peigne célèbre, en ivoire est volé, le capitaine Anke Hoffer enquête. Même époque, Jacob Schmidt est violemment agressé par deux hommes cagoulés. Choqué, pas vraiment pris au sérieux par la police, il décide de mener son enquête et de retrouver la lettre dont son père Josef lui a parlé il y a longtemps.

Jimmy Gallier, l'éditeur, a l'habitude de trouver des auteurs très différents et tous très talentueux, presque tous Français preuve que le polar est bien ancré chez nous et que nous avons de très bons écrivains qui n'ont rien à envier aux auteurs de romans policiers étrangers. Cette fois-ci, l'auteur est lyonnais, mais son intrigue se déroule pour très grande partie en Allemagne. A coups de retours en arrière, entre les années d'après-guerre, puis celles qui ont suivi la chute du mur de Berlin et 2012, il bâtit une histoire aux racines profondes et historiques. Ce n'est pas un énième roman qui place son intrigue dans la guerre, non, icelle n'en est que le terreau dans lequel elle poussera pour n'éclore qu'en 2012. Disons sans rien dévoiler que la théorie nazie en est la base : "Anke avait stocké toutes les infos collectées dans un dossier et, quand elle éteignit son portable vers deux heures du matin, il affichait deux cents mégaoctets de données. Cependant, si elle avait eu à le résumer, elle aurait dit ceci : il y avait une montée de la pensée nazie qui, si elle n'avait jamais disparu, semblait se structurer sur la dernière décennie. Et ce, à l'échelle mondiale." (p.37)

Et force est de constater que Nils Barrellon a raison, la théorie nazie resurgit et se structure depuis quelques années. L'un des deux plus grands totalitarismes de l'histoire -avec le stalinisme- qui a quand même conduit à un génocide et à une barbarie sans nom a encore des adeptes partout dans le monde... c'est totalement inimaginable.

J'ai adoré cette histoire et la façon de la raconter, par petits chapitres revenant parfois sur un même événement mais vu par un personnage différent et donc raconté différemment. J'ai aimé également ces allers-retours dans le passé qui expliquent la personnalité de chacun, qui permettent au lecteur de comprendre ce qu'est l'héritage des non-dits familiaux et comment ils influencent la vie. Plus globalement, l'enquête est passionnante, et si l'on voit se profiler une théorie folle un peu avant la fin, celle-ci réserve quand même une belle surprise. De manière générale, ce polar est un très belle surprise. Vif, palpitant sans faire l'impasse sur la construction psychologique des personnages, il se lit sans temps mort, avec avidité.

Une très belle réussite, efficace et percutante.

samedi 5 novembre 2016

La critique de Kreen...

...pour son blog Les évasions de Kreen



C'est une découverte totale de l'écrivain avec ce roman et je remercie Babelio et Jigal de m'avoir permis de sauter le pas !
J'ai souhaité découvrir ce livre car j'entends beaucoup parler de Nils Barrellon, et cette fois l'histoire m'attirait réellement car elle abordait la Second Guerre Mondiale. Mais les passages ne sont tout de même pas fréquent. Le récit se divise en plusieurs époques. Nous faisons la connaissance d'Anna en 1945, de son fils Josef, puis de son petit-fils Jacob en 2012. L'on penserait à un roman historique, mais l'intrigue policière prend petit à petit sa place.
J'avoue que j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire. Je ne comprenais pas vraiment comment je devais me positionner et je ne prenais pas tant plaisir que ça à avancer. Les cinquante premières pages ont été atteintes difficilement. Mais après ça, j'ai commencé à apprécier les personnages, les changements d'époques, et le lien avec chacune. Même si parfois le changement d'époque se faisait au cours d'un chapitre. Assez déroutant.
Nils Barrellon m'a bluffée avec toutes les recherches autour de l'Allemagne car même si tout ne tourne pas autour de l'époque Hitlérienne, le roman en est fortement imprégné. Je lui tire aussi mon chapeau car pour une des rares fois ces dernières années, j'ai apprécié l'histoire policière en parallèle de l'intrigue.
Après avoir fermé ce livre, je me sens complètement satisfaite. L'ensemble est convainquant, la fin totalement inattendue et loufoque (mais tellement possible), les personnages suffisamment attachants. Bref, pour passer un bon moment, je vous le conseille totalement.

vendredi 4 novembre 2016

La masse critique de Babelio

Babelio offre, en partenariat avec les maisons d'édition, des livres en échange d'une critique sur son site... La lettre et le peigne a été choisi par plusieurs lectrices... 

Voici ce qu'en pensent deux d'entre elles :



jeudi 3 novembre 2016

La critique d'Aurélie...

...pour son blog Les livres en folie


J'avoue avoir été intriguée par la couverture du nouveau livre de Nils et m’être beaucoup interrogée sur cette dernière. La lecture du résumé m'a un peu plus surprise et j'avais vraiment hâte de découvrir cette nouvelle histoire.

J'ai retrouvé avec grand plaisir la plume de Nils qui m'a de nouveau transportée très loin. Sa plume est toujours aussi belle mais également réaliste à tel point qu'il nous est facile de nous imaginer à la place des personnages. Il s'agit d'un polar historique qui vous entraînera très loin. L'auteur ne laisse pas aux lecteurs le temps de reprendre leur souffle et on se retrouve catapulté en compagnie des protagonistes.

Le livre commence dans les années 1945 et se termine en 2012. Le livre va donc aborder comme thème la seconde guerre mondiale et cette fois-ci, le lecteur découvre la vie du côté des Allemands ce qui est assez rare et que l'on ne trouve que rarement dans les livres et c'est d'ailleurs ce qui en fait quelque chose d'exceptionnel et d'extraordinaire.
Il y a pas mal de mystère autour de ce livre et c'est pourquoi il m'est assez difficile d'en parler car je ne voudrais pas révéler une partie de l'intrigue vous comprendrez facilement pourquoi. Ce que je peux vous assurer, c'est que le lecteur se laisse prendre au jeu du début à la fin et qu'il se pose de nombreuses questions dont il aura les réponses en temps voulu. C'est un livre qui vous coupera le souffle.

Dans le passé, Anna cherche un refuge, ce qui l'aidera à vivre dans cette Allemagne qui souffre elle aussi de la guerre. Dans le présent, un musée de Berlin est attaqué et un peigne dérobé. De plus, Jacob échappe de peu à un kidnapping. Le lecteur et les personnages vont donc chercher à comprendre le rapport entre tous les événements et cela va les emmener très loin, beaucoup plus loin que ce dont on ne pouvait imaginer.

En ce qui concerne les personnages, j'ai décidé de ne vous parler que de celui d'Anna. C'est une personne vraiment mystérieuse et j'ai pris plaisir à faire sa connaissance dans ce roman. L'auteur a su donner une âme à son personnage féminin et le lecteur ne peut que l'apprécier à sa juste valeur.

En résumé un livre vraiment palpitant très bien écrit qui ne vous laissera pas le moindre instant de repos. Un livre que je vous invite à découvrir d'urgence.

mercredi 2 novembre 2016

L'avis éclairé de Jean-Michel...

...grand amateur de polar devant l'éternel ;-)

D'aucuns objecteront , parfois avec raison , que je verse trop souvent et trop facilement dans l'éloge et la dithyrambe! Certes , mais franchement , "La Lettre et le Peigne" de Nils Barrelon est un grand livre, tant sur le fond que sur la forme! Et quelle érudition , quelles recherches , quelle noirceur , quel suspense , quelle construction et quelle sinistre actualité , quelle prémonition , quels avertissements face aux résurgences d'un fascisme désormais à visage découvert , se montrant avec ses rictus grimaçants et ses visages chaque jour davantage menaçants!! Chapeau Nils , tu t'es dépouillé et tu m'étonnes encore (au mitan de la lecture!).
Et merci de rappeler à de trop nombreuses personnes frappées d'amnésie , voire d'aphasie , que l'Histoire a une fâcheuse tendance à repasser les plats !