jeudi 7 janvier 2016

Une critique fort sympathique de Garoupe...

... pour son blog Lectures


Nils Barrellon est une personne fort sympathique, au demeurant, croisée sur les réseaux sociaux, plein d’humour et très naturel. Tout ceci pour souligner surtout le fait qu’il m’a proposé son livre, que j’ai accepté (vous vous en doutiez), en toute humilité : honnêteté que je ne crois pas feinte (j’en suis même sûr), il n’a pas exigé de billet de ma part et a accompagné son livre d’une petite dédicace représentative exposant que son polar « vaut ce qu’il vaut » mais qu’il « espère qu’il me distraira ».
Nils Kuhn est commissaire au quai des Orfèvres et se retrouve affecté avec son équipe sur une enquête qui semble à première vue assez banale : un assassin tue des femmes blacks plutôt en rondeurs, prostituées « non officielles »et abandonne les cadavres plus ou moins mutilés (plutôt plus que moins d’ailleurs) dans un périmètre assez restreint, celui de la Goutte d’Or.

Le hasard n’ayant que très peu sa place dans les polars et les thrillers, il en va de même ici et le fait que l’enquête aboutisse dans les pattes de Nils Kuhn n’en est pas un, évidemment. Je ne dévoilerai pas le pourquoi du comment, il intervient un peu après la moitié du livre laissant alors la place à un second suspens : comment le commissaire va-t-il bien pouvoir s’en sortir ? Parviendra-t-il à appréhender l’assassin avant que celui ne puisse achever son tableau ?

J’avoue avoir mis un peu de temps avant de me lancer dans cette lecture, l’avoir laissée mariner un peu, certainement de peur d’avoir à en dire du mal… J’avais tort. « Le jeu de l’assassin » n’est assurément pas LE polar/thriller du siècle, en la matière quelques auteurs estrangers parviennent à rendre des copies excellentes, MAIS il est plus que savoureux.

Les premières pages m’ont laissé certes un peu sur ma faim mais très vite les événements s’enchaînent pour ne laisser aucun répit, ni au commissaire, ni au lecteur et Nils Barrellon parvient, à travers son scénario, à travers une écriture classique mais très efficace, à entraîner le lecteur derrière le commissaire sur les traces de l’assassin et de son grand dessein. Quelques dialogues permettent de rendre tout cela très vivant (malgré la succession de cadavres) et très agréable à lire.

Nils Barrellon mérite votre attention non seulement parce que c’est quelqu’un d’attachant mais surtout et aussi parce qu’il écrit bien et efficacement un polar/thriller distrayant (oui, je n’arrive pas à me décider entre polar et thriller : le second qualificatif n’est pas faux dans la mesure où on a à faire à un serial killer particulièrement sauvage tandis que le premier qualificatif me semble correspondre un peu mieux dans la mesure où cette sauvagerie n’est pas essentielle en soi et où Nils Barrellon s’attache plus au personnage du commissaire qu’aux événements) qui permet de se détendre agréablement.

Je n’aurai qu’un seul regret : Nils Barrellon a créé un personnage de commissaire en lui donnant ce qu’il faut de profondeur mais, sans dire qu’il a négligé les seconds couteaux, on pourra lui reprocher de ne pas avoir poussé l’épaisseur de certains protagonistes un peu plus loin. Cela étant dit, celui lui laisse l’occasion de revenir sur cette équipe du Quai des Orfèvres et d’aborder encore plus les relations du commissaire avec ses hommes (et ses femmes…).