vendredi 14 août 2015

Critique du Jeu de l'Assassin et de la Fille qui en savait trop...

...pour le blog Destination Polar 

 
A propos de la Fille qui en savait trop (chronique du 25 juillet 2015)

Il y a des auteurs dont on sait que la lecture de leur ouvrage va nous permettre de passer un excellent moment. Nils Barrellon appartient à cette catégorie. Cette enquête se lit très facilement, quasiment d’une traite. Agréable à suivre, elle est plutôt bien construite et même si la fin peut se deviner grâce à des indices disséminés, il n’en reste pas moins que le style de l’auteur me plaît beaucoup. Les personnages sont sympathiques, différents mais soudés, les dialogues sont plutôt drôles. Je lirai la suite avec grand plaisir.

A propos du jeu de l'assassin (chronique du 20 avril 2014) 

« Le jeu de l’assassin » est le premier roman, très réussi, de Nils Barrellon. Cet ouvrage était finaliste du prix du Quai des Orfèvres décerné en 2013 et j’imagine la difficulté pour le jury d’avoir eu la lourde tâche de départager ces deux très bons thrillers. Malgré un début aux accents un peu doctes, où l’auteur enseigne au lecteur quelques principes de procédure pénale qui ne m’ont pas paru utiles, la suite nous entraîne dans une histoire où l’action, l’humour et les rebondissements sont très présents. Le personnage principal, le commissaire Kuhn, n’a rien du héros parfait. Bien au contraire, professionnel expérimenté, il n’en est pas moins faillible, ce qui le rend non pas attachant mais plaisant (subtile différence). L’équipe qui entoure le commissaire Kuhn est sympathique et efficace. Quant à l’intrigue, elle est assez captivante. Le style de Nils Barrellon est efficace, agréable, facile à lire. Ce premier roman est vraiment très bon. J’espère qu’une suite est prévue, je la lirai avec beaucoup de plaisir.

Une critique de la fille qui en savait trop...


 
Une main de femme aux ongles vernis rouge. 
 
C’est tout ce que des cochons rares d’une ménagerie parisienne auront laissé au commissaire Kuhn et son équipe à se mettre sous la dent.
 
C’est le point de départ d’une enquête sur le trafic de femmes de l’Est destiné à la prostitution sur le territoire français. 
 
Kuhn, Letellier, Lefort, N’Guyen et Anissa Chihab vont avoir du pain sur la planche pour remonter le fil des indices et résoudre cette affaire.
 
Je remercie tout d’abord Eric Poupet et les éditions City pour la découverte de cet auteur et de ce titre.
 
Je découvre un polar de facture classique, à l’écriture simple, fluide et agréable, à l’intrigue très actuelle avec le thème de la prostitution de l’Est.
 Le sujet est maîtrisé et documenté et colle à ce que l’on peut connaître de la réalité de ce style d’événements.

Il est également subtilement décrit pour ne pas tomber dans le gore et le voyeurisme, tout en décrivant précisément le calvaire de jeunes femmes tombant aux mains de proxénètes violents et sans scrupule.

Un certain humour est égrené au fil des pages, pour contrebalancer l’horreur de l’enquête et parmi d’alléger l’ambiance.

Par contre, je n’ai vraiment pas goûté les pseudo jeux de mots et plaisanteries autour de ces pauvres cochons assassinés, victimes gratuites de cette enquête.

Et le parler des cités d’un des jeunes flics, Jérémy, est quelque peu pénible et cliché. Tout comme la diversité « obligée » de son équipe, entre ce fameux jeune des quartiers chauds et un élément féminin, d’origine maghrébine de surcroît, Anissa.

Le ton est assez âpre, me fait penser au style de Frédéric Dard par moment.

L’histoire est très bien construite, sans aucune incohérence.

Les indices semés par ci par là permettent aux lecteurs de coller au plus près des enquêteurs, de réfléchir en même temps que leurs déductions tombent.

Les personnages découverts dans Le jeu de l’assassin s’affirment dans la lignée amorcée dans le premier roman.

L’équipe se dévoile petit à petit dans leurs relations privées.

Les rapports entre le quai des Orfèvres et les magistrats sont admirablement tendus.

Et les conditions de travail et les pérégrinations des policiers sont superbement détaillées.

Somme toute, ce roman est une agréable lecture mais reste trop classique et franco-français pour que j’en garde un souvenir impérissable.

lundi 10 août 2015

Mini chroniques en vrac 1/2


En parallèle de mes corrections du troisième Kuhn, j’ai beaucoup lu cet été. Voici un rapide avis sur tous les polars « des collègues » que j’ai dévorés. Mais pas que…
Bien sûr, c'est mon avis et, si je le partage, il n'engage que moi.

Yeruldelgger de Ian Manook

L’exotisme du décor n’est sûrement pas étranger au fantastique succès de ce roman du sympathique Ian Manook (ce grand baroudeur a toujours une anecdote amusante à raconter. Celle de « son » Woodstock vaut son pesant de cacahuètes). C’est sûr que la Mongolie, pour être honnête, on ne connaît pas très bien. L’intrigue, bien que complexe, n’est finalement pas ce que l’on retient. En effet, le charisme du personnage principal, les us et coutumes mongols, les descriptions de la steppe et d’Oulan-Bator la relèguent au second plan (on retiendra tout de même que les chinois, surtout s’ils sont riches, ne sont pas gentils avec leurs voisins mongols).


Reflex de Maud Mayeras

Le premier opus de Maud –Hématomes- m’avait laissé une impression mitigée : un style nickel au service, à mon avis, d’une intrigue par trop invraisemblable (voir ma chronique ici). Néanmoins, je brûlais d’impatience de découvrir son second roman au sujet duquel la critique était et est toujours unanime : excellent. Et je n’ai pas été déçu. Un style imparable. Encore mieux maîtrisé. Des phrases courtes. Des assertions sèches et imparables. Une intrigue rondement menée jusqu’à la révélation finale. Un grand polar.



Les nymphéas noirs de Michel Bussi

C’est bien écrit et bien troussé mais… je n’ai pas aimé. Je n’ai pas aimé me faire avoir. Car le lecteur est littéralement roulé dans la farine par Bussi. Beaucoup diront (je l’ai lu et entendu à de nombreuses reprises) que c’est ce qui fait la force de l’auteur. Il mène ses lecteurs en bateau pour les gifler dans les dernières pages. C’est un peu comme un tour de magie dont on révèlerait le truc à la fin (ici, le changement de prénom). Je préfère garder une part de mystère.




Territoires d’Olivier Norek

Code 93 était bon (je l'affirme ici). Territoires est excellent. On retrouve le capitaine Coste et sa fine équipe pour une enquête documentaire qui fait froid dans le dos. Les banlieues et les cailleras qu’elles engendrent y sont cliniquement décrits. Il y un côté reportage que j’ai adoré et qui m’a rappelé mes années d’enseignement à Villiers le Bel. Un grand polar, résolument moderne.




 
L’ombre de Janus de Laurent Scalese

Le deuxième roman de cet auteur prolifique qui n’a plus rien à prouver est une enquête somme toute assez classique opposant un flic à un machiavélique serial-killer qui sévit dans l’Ouest parisien (et dans les forêts où j’ai l’habitude de faire du VTT).  C’est diablement efficace et très bien documenté sur le fonctionnement de la Police française. J’ai surligné pas mal de trucs qui pourraient me servir ! ;-) 





Terminus Belz d’Emmanuel Grand

Un coup de cœur pour reprendre la locution à la mode. Petite île perdue au large des côtes bretonnes, Belz « accueille » Marko qui a fuit son Ukraine natale. Mais tout n’est pas si simple et, à cause des passeurs soucieux de récupérer l’argent qu’il leur a dérobé ou des marins bourrus de l’île qui voient d’un mauvais œil cet étranger venu pêcher le poisson des français, son installation va être mouvementée. Le plus de ce polar est la petite touche de fantastique qu’Emmanuel distille ici et là. Un peu d’Ankou, au cas ou ? Hyper original.



Le cas Eduard Einstein de Laurent Seksik

Les livres sur la vie et l’œuvre d’Albert Einstein sont légion. Seksik a pris le parti d’aborder le mythe par le biais de la biographie de son deuxième fils Eduard. Schizophrène, ce dernier mourra dans l’institution suisse où sa mère, Milena, est contrainte de le laisser à l’âge de vingt ans. Son père ne viendra jamais le voir. Dans ce court roman, qui donne tour à tout la parole à chacun des membres de la famille Einstein, on découvre la face sombre du génie qui abandonne sans se retourner femme et enfants alors qu’il est au sommet de sa gloire. Jamais il n’assumera ce fils différent. Peut-être un des rares problèmes qu’il ne parviendra pas à résoudre. Ce livre révèle des choses sur l’homme Einstein. Et elles ne sont pas belles.

La Chambre des morts de F.Thilliez

Une grosse déception. Le style est ampoulé et l’histoire peu crédible. C’est dommage car le pitch de départ est super bon : que feriez-vous si vous trouviez un sac contenant une grosse somme d’argent liquide, en pleine nuit, en pleine campagne, sans aucun témoin ? Hélas, la suite de l’histoire est rocambolesque et cette fameuse chambre des morts prêterait presque à sourire. Je n'ai pas du tout accroché (même si je reconnais un travail de recherche poussé). C'est étrange car ce roman, adapté au cinéma avec Mélanie Laurent, a reçu plusieurs prix prestigieux et a été acclamé par la critique à sa sortie (il y a déjà dix ans). Je lirai un autre Thilliez prochainement pour ne pas rester sur cet échec !


dimanche 9 août 2015

Un entrefilet, aux côtés de Thilliez, dans France Dimanche début juillet

Etre à côté de l'un des maîtres du thriller hexagonal lui va si bien, à la Fille qui en savait trop ! C'était dans le France Dimanche du 26 juin dernier !